lundi 18 avril 2011

Votre prescription : une bonne dose de vacances en pleine nature

La nature nous est bonne pour nous
Saviez-vous que de passer du temps en pleine nature peut améliorer vos fonctions cérébrales, réduire votre stress, vous garder en forme, vous procurer des émotions fortes et contribuer à la protection des paysages et de la faune menacés ? Eh bien, c’est tout à fait vrai ! D'ailleurs, un très grand nombre de publications scientifiques rapportent que la Nature est bonne pour nous !

Bien que les humains aient vécu pendant des millénaires en harmonie avec la nature, aujourd'hui, la majorité des gens vivent dans des agglomérations urbaines. Nous passons maintenant moins de temps à l’extérieur que jamais auparavant. L’enfant canadien passe en moyenne 6 heures par jour devant un écran (plus de 7 le week-end) et près de la moitié des adultes ont un surplus de poids ou sont obèses. Notre perte de contact avec la nature a transformé notre corps, notre vision du monde et nos relations sociales. Richard Louv traite de ces changements dans son livre Last Child in the Woods : Saving our Children from Nature-Deficit Disorder. Ce qui est rassurant, c'est que les travaux des chercheurs nous indiquent que des doses régulières de pleine nature peuvent modifier ces tendances.

Cinq raisons pour passer nos prochaines vacances en pleine nature

  1. La nature pour améliorer le fonctionnement de notre cerveau
Le temps passé dans les milieux naturels améliore le fonctionnement de notre cerveau, ce qui nous permet d'atteindre un plus haut niveau de concentration et de développer une meilleure mémoire. Certaines études démontrent que les patients qui séjournent à l'hôpital récupèrent plus rapidement s’ils sont en mesure de voir des arbres depuis la fenêtre de leur chambre. D'autres études indiquent que les femmes qui vivent dans des logements sociaux ont une meilleure concentration lorsque de leur appartement donne accès à une aire gazonnée plutôt qu'à du béton. Les chercheurs arrivent à la conclusion que même des contacts visuels fugaces avec la nature améliorent la performance globale du cerveau, car ils produisent une pause mentale dans les processus cognitifs exigeants des environnements urbains.

Le contact avec la nature
est bon pour les enfants
Les citadins qui subissent constamment les impacts visuels et auditifs de la vie en ville trouvent qu’il est plus difficile de se concentrer et qu'ils sont plus enclins à devenir irritables et à adopter des comportements compulsifs comparativement à lorsqu'ils fréquentent les milieux naturels. Stephen Kaplan, un physiologiste de l’Université du Michigan, a émis l’hypothèse que l’immersion dans la nature exerce un effet réparateur sur l'humain. Il a observé que les enfants qui souffrent du trouble de déficit de l’attention éprouvent moins de problèmes de comportement et peuvent se concentrer plus facilement sur leurs tâches lorsqu'ils sont entourés d’arbres et d’animaux. Même le simple fait de regarder quelques instants une image d’un paysage naturel peut améliorer l’attention et la mémoire. Tentez l'expérience au bureau et vous m'en donnerez des nouvelles !

  1. La nature pour nous aider à résister au stress
La nature reserre les liens entre les
parents et les enfants
Le Children & Nature Network, dans un rapport qu'il a produit, indique que la santé mentale des enfants du 21e siècle est à risque parce que ceux-ci ne sont pas suffisamment exposés aux milieux naturels, pas autant que les générations précédentes en ont bénéficié. Le Dr. William Bird, conseiller en santé de Natural England, a passé en revue de nombreuses études qui viennent toutes à la conclusion que les gens sont plus en santé et mieux équilibrés lorsqu’ils sont actifs et qu'ils fréquentent des milieux naturels comme des forêts, des parcs et des jardins. Le Dr. Bird mentionne que les gens privés du contact avec la nature sont plus susceptibles d’être victimes de dépression et d’anxiété, alors que les niveaux de stress chutent rapidement au simple contact visuel avec des espaces verts. Une famille active qui prend ses vacances en pleine nature (idéalement en absence des distractions causées par les appareils électroniques portables) parvient facilement à resserrer les contacts entre les parents et les enfants, à apaiser les nerfs à vif et à relaxer.

  1. La nature pour nous mettre en forme
Normalement lorsque nous profitons de la nature, nous bougeons : nous faisons de l’escalade, pagayons dans un kayak, promenons le chien, etc. Puisque nous passons de moins en moins de temps à l’extérieur, nous sommes devenus plus gros. Notre société est confrontée à une foule de maux, les maladies de la vie passée à l'intérieur, qui sont souvent reliés à l’obésité : diabète de type 2, pression artérielle élevée, maladies cardiovasculaires, asthme et cirrhose du foie d'origine non alcoolique, tout comme la déficience en vitamine D, l’ostéoporose, la myopie, la dépression et les niveaux croissants du trouble de déficit de l’attention.


Les terres publiques sont des actifs de santé publique
Les gouvernements sont de plus en plus conscients des avantages sociaux de favoriser le retour à la nature. Le gouvernement canadien, par l'entremise de ParticipACTION, encourage un mode de vie actif en promouvant les bienfaits de l'activité physique au quotidien. L’America’s Great Outdoors Initiative vise à protéger les ressources naturelles et à contrer le mode de vie sédentaire en faisant redécouvrir aux Américains les fermes, les ranchs, les rivières, les forêts, les parcs régionaux et nationaux, la pêche, les plages, etc., pour offrir aux gens des occasions de demeurer actifs et pour promouvoir la santé. Ce projet accompagne celui de Michelle Obama, la lutte contre l’obésité infantile, ainsi que son initiative Let’s Move Outside. L'objectif commun de ces deux programmes est de faire en sorte que les terres publiques deviennent aussi des actifs de santé publique, dont les bénéfices dépassent largement celui de l’exercice physique.

  1. La nature pour nous offrir des occasions uniques d’aventures et de découvertes
Wendy Worral, journaliste pour Gaiam, racontait que sa famille avait fait un voyage à Orlando. Au programme figurait l'incontournable visite de Disney World, mais aussi un séjour au Wekiwa Springs State Park, où ils avaient loué un canot et pagayé en compagnie des alligators, des tortues et des hérons et passé au travers de la mousse espagnole (Tillandsia usneoides) qui pendait des arbres. Elle avait demandé à mon fils, qui avait alors 7 ans, ce qu’il avait préféré : Disney World ou la balade en canot. Elle s’attendait à ce qu’il indique clairement sa préférence pour le Monde merveilleux de Disney. Mais il a plutôt pris une petite pause, a réfléchi puis a dit : « Hmmm … Je ne peux pas dire ! ». Même à cet âge, il a été captivé par l’authenticité de son expérience dans la nature et a éprouvé un profond sentiment d’émerveillement.

Je me reconnecte à mon être le plus
profond à la simple vue de la rivière Batiscan
Lorsqu’on considère les expériences en pleine nature, l’émerveillement n’est pas un territoire réservé exclusivement aux enfants. Je me reconnecte à mon être profond à la simple vue de la rivière Batiscan qui coule au pied de mon chalet en bois rond l'Inspiration. Jamais je n’oublierai le sentiment que j'ai éprouvé alors que je marchais sur le glacier Columbia et que j'entendais le craquement de la glace en mouvement ou le bruit tonitruant de l'affaissement de portions du glacier Athabaska voisin, suspendu dans la montagne. J'ai rarement été aussi impressionné que lorsque j'ai été témoin d'un violent feu de forêt ou émerveillé de constater la rapidité avec laquelle la végétation reprenait ses droits dans cet espace incendié. Je me suis vraiment senti tout petit en visitant les grottes de la chaîne appalachienne de la Nouvelle-Angleterre. En matière de divertissement, les parcs d’amusement ne font pas le poids à côté des paysages naturels impressionnants.

  1. La nature, pour la voir avant qu'elle ne disparaisse
Plusieurs des endroits les plus remarquables de la planète sont menacés ou ont été transformés à jamais par
La dénomination du Parc national Glacier (USA)
n'a plus sa raison d'être
la déforestation, les changements climatiques, la pollution ou la pression exercée par les populations humaines. C'est maintenant qu'est venu le temps de voir ce qu'il reste de la nature sauvage. Plus de 20% de la forêt tropicale amazonienne ont été détruits. La dénomination du Parc national Glacier n'a plus sa raison d'être; les glaciers ayant presque tous fondus. Les populations endémiques de lémurs au Médagascar, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde, sont la cible des braconniers ou les victimes de la coupe illégale des forêts. Et moins de 3200 tigres rugissent encore dans les milieux naturels.

La bonne nouvelle cependant, c'est que l'écotourisme responsable peut contribuer à protéger les espèces menacées et leurs habitats. Lorsque les gouvernements et les communautés trouvent dans la protection de leur environnement et de la faune une grande valeur économique liée à la satisfaction de leurs visiteurs, il y a nécessairement là un incitatif pour y parvenir. Par exemple, en Afrique, les gorilles des montagnes seraient probablement éteints aujourd'hui si ce n'avait été du désir des gens de les voir évoluer dans leur milieu naturel, ce qui a amené des groupes internationaux de conservation à contribuer à leur sauvegarde.

Il existe plusieurs annuaires qui identifient les espaces naturels les plus vulnérables de la planète. Vous pouvez consulter des listes comme la Liste du patrimoine mondial en péril de l'UNESCO et celles du Newsweek 100 Endangered Places and How to Save Them, du réseau Mother's Nature 10 Places to Visit Before they Vanish ainsi que le numéro spécial du Guide Frommer's 500 Places to See Before They Disappear.


Bref ...

À la lumière de tous les bénéfices que vous en retirerez, votre prescription c'est que vous preniez une bonne dose de vacances en pleine nature dès que le besoin se fait sentir et je vous conseille fortement de commencer dès maintenant à les planifier !

Bonne journée !



Denis Robitaille

Texte inspiré de Resolved for 2011: Take a Nature Vacation de Wendy Worral 




4 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  2. Article vraiment intéressant. Merci pour ces informations. Je vais respecter les termes de ma prescription ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Denis, super intéressant et détaillé, ton article, bravo! De la sensibilisation constructive, j'aime ça! Étant moi aussi impliqué dans la sensibilisation aux enjeux du développement durable (santé inclue!), je te propose quelques références à ajouter à ta liste: le blog et le livre de François Cardinal "Perdus sans la nature", la fondation David Suzuki (Davidsuzuki.org) ainsi qu'une étude du Comité scientifique de Kino Québec sur l'activité physique, le sport et les jeune (kino-quebec.qc.ca/comite.asp). Il y en aurait bien d'autres car les preuves scientifiques et les ouvrages sur les liens entre la santé et l'environnement ne cessent d'être publiés.
    Au plaisir de te lire!
    Michel Rouleau

    RépondreSupprimer
  4. Michel, merci pour ces excellents commentaires. Effectivement, la liste des preuves scientifiques est très longue. Il est temps de capitaliser sur nos actifs environnementaux publics pour soutenir la santé publique. Heureusement, il semble que les gouvernements comprennent cette notion et soutiennent des initiatives qui vont dans ce sens.

    RépondreSupprimer